En préambule, j’aimerais définir ce que l’on entend par le raccourci “Troubles DYS” : DYS-lexie, DYS-praxie, DYS-orthographie, DYS-calculie mais aussi les troubles de l’attention avec ou sans hypercativité (TDA/H). Tous ces troubles viennent bouleverser les apprentissages de nos enfants, apprentissages scolaires ou non d’ailleurs.
Une fois le constat posé, que vous propose t-on à vous parents d’enfants souffrants d’un ou plusieurs troubles DYS ? une prise en charge chez l’orthophoniste, le psychomotricien, l’ergothérapeute, mais jamais par l’alimentation !
Trop peu connu à ce jour en France, l’alimentation a aussi sa place dans l’accompagnement de votre enfant.
Quel lien y a t-il entre les troubles DYS et le bien être digestif de mon enfant ?
Une maman m’a dit un jour “mon enfant est Multi-Dys, pourquoi tant de difficultés pour une seule et même personne ?”
Pour lui répondre, je l’ai interrogé sur le mode de naissance de son enfant :
- votre enfant est-il né par césarienne ?
- s’il est né par voies basses, a t-il eu très tôt des antibiotiques pour diverses pathologies infantiles ?
- avez-vous pris des antibiotiques à la fin de votre grossesse, pour une infection urinaire par exemple ?
Mon raisonnement est le suivant : votre enfant a t-il hérité d’une flore digestive de qualité ?
Mon questionnement, certes un peu déroutant pour cette maman, car novateur, continue avec d’autres questions comme :
- votre enfant a t-il eu des épisodes de diarrhées ou de constipation au moment de la diversification alimentaire?
- votre enfant souffre t-il régulièrement de maux de ventre ?
- a t-il une attirance pour les aliments sucrés ?
Je cherche à savoir, par des questions assez simples, si du côté digestif, les choses sont en ordre de marche.
Durant de nombreuses années, on a classé les troubles DYS comme trouvant leur origine dans le cerveau. Aujourd’hui, de nombreux auteurs se penchent sur le lien qui existe entre nos intestins et notre cerveau, jusqu’à parfois même parler des intestins comme de notre second cerveau. En prenant soin de nos intestins (entités qui communiquent avec le cerveau via le sang), le retentissement sur le bien-être général peut être bluffant !

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Comment puis-je accompagner mon enfant vers un mieux-être digestif ?
Je vais vous répondre avec ma casquette de praticienne en nutrithérapie, donc du point de vue alimentaire. Toutefois, le stress ayant un impact non négligeable sur nos intestins, il peut aussi être intéressant de vous tourner vers la sophrologie, le yoga ou la méditation par exemple, pour que votre enfant apprenne à gérer son stress.
De mon point de vue, 2 pistes s’offrent à nous :
- la première est que les intestins sont insuffisamment équipés pour fonctionner correctement, c’est à dire que la flore digestive (ou microbiote) est déséquilibrée. Elle peut l’être depuis la naissance (d’où les troubles digestifs survenus très tôt dans l’enfance) ou bien cela s’est installé doucement au fil des années. Pour avoir une flore digestive fonctionnelle, il est important de consommer des fibres très régulièrement c’est à dire avoir chaque jour dans son assiette une belle part de fruits et de légumes. Je dois l’admettre, ça n’est pas la priorité de nos enfants bien souvent.
- la seconde est que les intestins sont régulièrement agressés par l’alimentation donc souffrent et dysfonctionnent et ainsi ne sont plus en mesure de digérer complètement certaines substances. Une mauvaise digestion entraine une malabsorption, des carences nutritionnelles et des intolérances alimentaires. Alors quels sont les aliments ou les substances sur le banc des accusés ? On retrouve le Gluten du fait de sa forte teneur dans certains aliments comme par exemple dans la baguette bien blanche tant appréciée par nos enfants mais aussi dans la pâte des pizzas, les pains à hamburgers, les biscuits et viennoiseries. Mais aussi la Caséine, protéine du lait que l’on a peine à digérer. Sans oublier le sucre sous toutes ses formes.
L’approche alimentaire commence donc par l’établissement de la liste des aliments consommés par votre enfant, puis l’on voit ensemble comment faire évoluer les choses pour son mieux-être, sans pour autant l’extraire de sa vie d’enfant ou d’adolescent, rassurez-vous.
Pour conclure, j’aimerais préciser que l’approche alimentaire ne vient pas en remplacement des accompagnements dont votre enfant bénéficie déjà mais bien en complément. Il s’agit d’une prise en charge holistique pour le bien-être de nos chérubins.

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par Gwenaëlle Dupont, docteur en pharmacie et praticienne en nutrithérapie recommandée du réseau Médecine.
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