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Trouble du déficit de l’attention : comment améliorer le TDHA naturellement

19 février 2021

Les Troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont une prévalence mondiale autour de 6%. Cette pathologie neurologique peut quelque part être vue comme un diagnostique « fourre-tout » avec des causes ou des facteurs aggravants très variés tels qu’une prédisposition génétique (souvent avec la présence de la mutation COMT), un système immunitaire déficient, des allergies diverses, un microbiote altéré, une production réduite de cortisol, une sensibilité aux métaux lourds supérieure à la norme (et notamment au niveau du plomb) et un ratio oxydant/anti oxydant défavorable… Les enfants atteints de TDAH ont souvent un retard de développement du cortex frontal et un dysfonctionnement du système dopaminergique et noradrénergique (avec des niveaux trop bas de dopamine).

Trouble du déficit de l’attention : comment améliorer le TDHA naturellement

Allan Mas – Pexels

Le traitement de la médecine conventionnelle pour ces troubles est médicamenteux, utilisant des psychostimulants dont le plus connu est la ritaline, un dérivé de l’amphétamine. Ces médicaments ont souvent des effets secondaires importants (insomnie, perte d’appétit, douleurs abdominales, maux de tête et dépression…pour n’en mentionner que quelques-uns). Il semblerait aussi que les effets bénéfiques de ces médicaments diminuent peu à peu avec le temps, comme si le corps s’habituait au traitement (un peu comme avec l’amphétamine) d’où l’intérêt d’une solution alternative et durable en parallèle.
Découvrez comment comment améliorer naturellement le trouble du déficit de l’attention.

Une solution alternative pour améliorer le TDHA naturellement

Le lien entre notre alimentation et notre système digestif d’une part et la santé de notre cerveau d’autre part est évident quand on sait qu’environ 70% de la dopamine et 30% de la sérotonine sont produits dans notre intestin. L’intestin est vraiment le deuxième cerveau dans le sens où l’axe intestin-cerveau est un réseau de communication bidirectionnel qui relie les systèmes nerveux entérique et central.

Digestion

Le point de départ est ainsi la digestion et la santé intestinale afin de bien absorber et assimiler les aliments et d’éviter l’inflammation chronique créée par l’hyperperméabilité intestinale.
Visez une alimentation non transformée, riche en nutriments, pauvre en sucres et glucides raffinés et basés sur des produits de qualité.

Des études démontrent que les enfants atteint d’un trouble du déficit de l’attention souffrent plus souvent de la maladie céliaque ou ont une sensibilité au gluten (Non Celiac Gluten Sensitivity) plus fréquente et que l’élimination des apports alimentaires en gluten diminue fortement leurs effets.

La meilleure façon de trouver les sensibilités alimentaires reste par un régime dit éliminatoire où l’on supprime le gluten, les produits laitiers, sucres raffinés, les graines…qui peuvent potentiellement abimer l’intestin et mettre le système immunitaire en surmenage, augmentant ainsi l’inflammation. Une fois l’hyperperméabilité guérie on peut réintroduire certains aliments un par un afin d’identifier les hyper sensibilités.

Les neurotransmetteurs

Les neurotransmetteurs sont constitués d’acides aminés (glycine, taurine, tryptophane, tyrosine, acide gamma amine butyrique ou GABA, glutamine…), donc l’alimentation doit apporter suffisamment de protéines de bonne qualité mais aussi de co-facteurs nécessaires à la production de ces neurotransmetteurs et notamment en vitamine B6.

La flore intestinale

Même si les mécanismes sont encore mal compris on sait aussi que la flore intestinale joue un rôle important dans notre comportement et dans le développement ou non de pathologies neurologiques et comportementales. Une alimentation pauvre en sucres raffinés, riches en légumes, en graisses saines et en fruits frais favorise une bonne flore.

Trouble du déficit de l’attention, comment améliorer le TDHA naturellement ?

Alex Green – Pexels

On peut aussi ajouter des pré- et pro- biotiques naturels afin d’optimiser sa flore. Les prébiotiques sont des aliments qui nourrissent les bonnes bactéries tels que les endives, les asperges et la chicorée par exemple. Les probiotiques naturels sont les aliments lacto-fermentés tels que la choucroute, le kombucha ou le kéfir pour n’en mentionner que quelques-uns.

Oméga 3

L’apport en bonnes graisses est aussi primordial puisque notre cerveau est en grande partie constitué de lipides. On sait par exemple que l’apport en acides gras essentiel d’Oméga 3 sous forme EPA et DHA (formes les plus biodisponibles) présents surtout dans les poissons gras tels que le saumon, la truite, les sardines, et les maquereaux sont très bénéfiques pour le TDAH.

Le ratio d’Oméga 3/oméga 6, qui est un bon indicateur du niveau d’inflammation dans le corps est d’ailleurs souvent déséquilibré chez ces enfants.
Le DHA est entre autres nécessaire pour la structure membranaire des cellules et la transmission des signaux nerveux et joue également un rôle dans le fonctionnement de la dopamine. Quant à l’EPA, elle régule l’absorption des neurotransmetteurs. Le poisson gras, plus riche en vitamine D, est indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire et est souvent carencé dans cette population.

Apport en anti-oxydants et superaliments

Une fois qu’on a établi une bonne alimentation on peut favoriser certains aliments clé ou « super aliments ». En effet, il semblerait que les personnes atteintes de TDAH ont un ratio défavorable en anti oyxdants /radicaux libres. Le cerveau est particulièrement sensible à l’oxydation car le métabolisme y est très important (il utilise environ 20% de l’énergie totale du corps).

Parmi les anti oxydants clés et, là encore, souvent carencé chez les personnes atteintes de TDAH (et la population générale) on trouve le magnésium qui est un minéral alcalin clé, présent dans plus de 300 fonctions métaboliques et notamment dans le métabolisme énergétique cérébral. On en trouve notamment dans les feuilles et légumes verts ainsi que dans le chocolat noir.

Le zinc est un autre anti oxydant, clé essentielle pour le bon fonctionnement du système immunitaire et souvent carencé chez les enfants atteints de TDAH. Le zinc est nécessaire au bon fonctionnement du cerveau en raison de son rôle dans le transport de la dopamine, dans la structure des membranes et la formation et modulation de l’hormone mélatonine qui elle-même régule le métabolisme de la dopamine qui est trop rapide chez les enfants atteints de TDAH. On trouve le zinc notamment dans les huitres mais aussi dans d’autres fruits de mer.

Un autre super aliment est le bouillon d’os riche en collagène, en acides aminés et minéraux. Ce bouillon, qui est typiquement préparé à base d’une carcasse de poulet, est très doux pour l’intestin et aide à guérir la paroi de l’intestin (très utile en cas d’hyperperméabilité intestinale) grâce à la glutamine présent dans le bouillon.

Par Maria Fornell Sellam, nutrithérapeute recommandée du réseau Médoucine.

Sources :

Fluegge K. Gluten Intolerance and Neurodevelopmental Disorders: Is Nitric Oxide the Common Biomarker Linking These Conditions? Ann Nutr Metab. 2016;69(1):54-5. doi: 10.1159/000448664. Epub 2016 Aug 6. PMID: 27498299.
Ghanizadeh A. A systematic review of magnesium therapy for treating attention deficit hyperactivity disorder. Arch Iran Med. 2013 Jul;16(7):412-7. PMID: 23808779.
Königs, A., & Kiliaan, A. J. (2016). Critical appraisal of omega-3 fatty acids in attention-deficit/hyperactivity disorder treatment. Neuropsychiatric disease and treatment, 12, 1869–1882.
Kim, Y., & Chang, H. (2011). Correlation between attention deficit hyperactivity disorder and sugar consumption, quality of diet, and dietary behavior in school children. Nutrition research and practice, 5(3), 236–245.
Pelsser LM, Buitelaar JK, Savelkoul HF. ADHD as a (non) allergic hypersensitivity disorder: a hypothesis. Pediatr Allergy Immunol. 2009 Mar;20(2):107-12. doi: 10.1111/j.1399-3038.2008.00749.x. Epub 2008 Apr 24. PMID: 18444966.
Pelsser Lidy, Frankena Klaas, Toorman Jan, Savelkoul Huub, Dubois Anthony, Pereira Rob “ Effects of a restricted elimination diet on the behavior of children with attention-deficit hyperactivity disorder : a randomized controlled trial”. The Lancet.
« Antioxidants as a Potential Target against Inflammation and Oxidative Stress in Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder », Antioxidants 2020, 9(2), 176; https://doi.org/10.3390/antiox9020176

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Maria Fornell Sellam A propos de l'auteur
1 commentaire
  • DIRIAN Nicolas
    30 juin 2022 à 19 h 29 min

    Y a du vrai, je suis moi même tdah, diagnostiqué très tard (41 ans).
    ÉVIDEMMENT QUE L’HYGIÈNE DE VIE CHANGE BEAUCOUP DE CHOSES, mais faut pas pousser non plus.
    On ne peux pas demander à une clio d’aller plus vite qu’une Ferrari, même en mettant du super carburant dans la première et l’inverse sur la deuxième.
    Vous comprenez la métaphore, tout n’est pas dû à l’alimentation, ça peux améliorer ou aggraver les symptômes, mais on ne fait pas guérir les gens en les mettant au régime enfin !?
    C’est tellement réducteur et simpliste.

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