Il existe de multiples raisons qui peuvent donner l’impression de ne pas maîtriser son destin. Nous n’avons pas la main sur ce qui ne dépend pas de nous, certes mais nous disposons nous même d’une marge de manoeuvre que souvent on ignore. Pour la clarté de cet article, nous recourrons à un exemple.
L’exemple de Céline
Avez-vous le sentiment quelquefois d’être embarqué(e) dans quelque chose qui ne vous convient pas vraiment ?
C’était le cas de Cécile qui vivait des moments de stress intense chaque fois qu’elle échangeait et travaillait avec ses collègues sur un projet de spectacle et au moment de se produire en public. Professeur de violon classique, elle n’aspirait pourtant qu’à jouer de la musique du monde depuis toujours. Et vous ? Suivez-vous toujours vos aspirations ?
Nos choix sont souvent conditionnés par des injonctions que nous avons intériorisées. Elles sont présentes sous forme de petites voix intérieures qui nous obligent, nous menacent, nous culpabilisent, nous dévalorisent… Et nous les croyons, nous leur obéissons le plus souvent bien qu’elles nous mènent sur une route qui ne nous épanouit pas. C’est comme si nous n’avions pas les commandes de notre vie !

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Deux étapes pour reprendre les commandes
Reprendre les commandes peut se faire en deux étapes :
– Identifier ce qui vous empêche ou vous oblige, vos commentaires intérieurs
– Clarifier ce qui est important pour vous et agir dans ce sens
Comment se défaire de ses conditionnements ?
D’abord les identifier. On est souvent pris dans un maelstrom de pensées et d’émotions qui ne nous permettent pas d’y voir clair. Prenez un temps au calme et observez vos pensées en lien avec la situation et demandez-vous : qui dit ça ?
Cécile, elle, a clarifié sa pensée douloureuse « je ne suis pas bonne musicienne » qui lui faisait anticiper des scénarios inquiétants. Avec quelques échanges sur le sujet, elle s’est remémorée que, petite, sa professeure de musique non seulement l’avait contrainte à s’orienter sur une voie qui ne lui convenait pas vraiment mais en plus avait eu des paroles dévalorisantes pour la stimuler dans ses efforts d’apprentissage. Cécile reprenait intérieurement le discours de sa prof sans s’en rendre compte et continuait de lui accorder du crédit.
Que faire de ces voix intérieures ?
Il est possible que vous ne vous souveniez pas de qui ni dans quelles circonstances ces pensées sont nées mais qu’importe ? Lorsqu’elles sont identifiées vous pouvez plus facilement vous en détacher pour qu’elles ne dirigent plus votre vie. Elles reviendront mais vous n’êtes pas obligé(e-s) de les croire, de les suivre ni même de lutter contre. Lorsqu’elles se présentent, reconnaissez-les, nommez-les : « tiens, voilà la peur, voilà la colère, la jalousie, le jugement… » Identifiez également ce qui est important pour vous dans la situation. Ce sont vos valeurs. Elles vous serviront de cap quoi qu’il arrive.
Vous n’êtes pas vos pensées. Vous pourrez vous en rendre compte en apprenant à observer, à distance des situations dans un premier temps, ce qui se passe en vous (sensations, émotions, pensées…) sans rien faire d’autre que les observer, sans les cultiver non plus et sentir cet espace en vous, plus vaste, qui peut accueillir tout cela. Vous n’y arriverez peut-être pas tout de suite ni tout le temps. Ne vous découragez pas et soyez doux avec vous. Ces phénomènes ne durent pas et dureront de moins en moins longtemps avec l’entrainement. Vous pouvez vous y exercer seul(e-s) ou accompagné(e-s). L’essentiel, même quand nos pensées et émotions nous compliquent la vie, c’est d’être au clair avec la direction que l’on souhaite suivre, celle qui donne du sens à notre vie.

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Est-il possible de ne plus avoir ces voix intérieures indésirables ?
L’autre option est de retrouver le moment où le conditionnement s’est mis en place et de permettre à la petite personne que nous étions alors de comprendre ce qui s’est joué et de restructurer l’empreinte que l’évènement a laissée. Cela se fait en état de relaxation pour accéder à l’inconscient. Les croyances et les commentaires qui vont avec n’ont alors plus lieu par la suite.
Cécile a choisi cette option. Au cours d’une séance de sophro-analyse, elle a recontacté ses sensations de petite fille en présence de sa professeure. Elle a pu alors lui dire tout ce qu’elle ne lui avait pas dit à l’époque. Après ce moment un peu difficile émotionnellement mais tellement libérateur, elle se voyait jouer du jazz !
Aujourd’hui, Cécile développe des projets artistiques en lien avec ses aspirations d’origine. Parallèlement elle est toujours professeure de violon classique mais quand elle travaille sur des projets ou se produit en public, elle est bien plus sereine.
par Hélène Licari, coach et sophro-analyste du réseau Médoucine.
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