Relation toxique, disputes récurrentes, attirance pour un type de partenaire particulier, certains schémas amoureux peuvent se répéter en boucle.
Si un mode de fonctionnement peut faire partie de notre identité, un schéma répétitif peut devenir un enfermement. Nous allons nous attarder ici sur les schémas que nous reproduisons dans les relations amoureuses ; à quoi sont dus ces schémas ? Comment pouvons-nous les éviter et garantir un mode relationnel plus serein ?
De quoi parle-t-on quand on parle de schéma répétitif ?
Jean Cottraux, psychiatre, parle de « scénario de vie ». La personne est bloquée dans un même scénario où elle reproduit la même chose, avec le même type de personne. Elle se sent enfermée, dépossédée de sa vie, comme si elle ne pouvait pas faire de choix. Vous avez peut-être déjà ressenti cela ou peut-être avez-vous des amis qui expriment ces phrases « mais pourquoi je tombe toujours sur ce même genre de personne ? », « Mais pourquoi je refais encore la même chose », « Qu’est-ce que j’ai fait pour me retrouver dans cette même situation ? ». Jean Cottraux nous explique que ces scénarii de vie se manifestent lorsque nous avons des besoins insatisfaits.
Ces schémas sont aussi pour moi les reflets des modalités d’attachement avec lesquelles nous avons grandi. En effet, le mode d’attachement, c’est un peu ce mode réflexe, automatique, que nous avons enregistré pour nos relations. Nous les avons en majorité appris dans notre enfance, notamment dans la relation à nos parents. En fonction de ceux-ci, nous avons plus ou moins appris à exprimer de manière saine et sereine nos besoins et attentes. Je vous renvoie d’ailleurs à l’article que j’ai écrit sur comment désamorcer un conflit dans le couple où j’évoque l’importance de l’expression de nos besoins.
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Quels sont les types d’attachements ?
Je vais résumer ici les différents types d’attachement. Il existe 3 types d’attachements :
- Sécure
- Insécure évitant
- Insécure anxieux/ambivalent
Avec un mode d’attachement sécure, la personne a des expériences amoureuses heureuses, elle possède une bonne capacité d’empathie, d’engagement et de sensibilité. Elle se sent confortable dans l’intimité. Les personnalités sécures arrivent en général à bien définir leurs limites et expriment sainement leurs besoins et émotions. Elles ont la capacité de prendre en compte la.e partenaire dans un juste équilibre.
Les 2 autres types d’attachement sont dits insécures. Dans l’attachement dit évitant : les personnes sont souvent en dépendance affective. Elles ont une crainte de l’intimité, une difficulté à prendre en compte l’autre. Le partenaire est souvent perçu comme non disponible, voir rejetant, ce qui limite voir empêche le signalement des besoins (ne demande pas ou peu de soutien, rejette la.e partenaire tout en souffrant d’un manque d’attention, etc.).
Avec le mode d’attachement anxieux/ ambivalent : ici, les personnes ont un fort désir d’intimité, un besoin de transparence. Dans le même temps, elles ont de grandes difficultés à exprimer justement et simplement comme elles se sentent. Les relations sentimentales sont préoccupées, avec beaucoup d’inquiétude, une méfiance et une peur de l’abandon. Je rencontre souvent ce mode d’attachement chez les personnes très empathiques et hypersensibles.
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Alors comment peut-on sortir de ces schémas fonctionnels et relationnels ?
Selon moi, la première chose serait d’effectuer un travail sur soi. Il est nécessaire d’observer ce qui se passe dans nos relations amoureuses. Être dans une écoute de soi et de ses schémas, sans jugement.
Je reçois souvent des personnes qui ont conscience de leur manière d’être, mais qui restent bloquées dans leurs scénarii de vie. En effet, elles ont créé des cognitions négatives : « je suis trop bête », « je suis vraiment naïf.ve », « mais quel.le nul.le, me revoilà à nouveau dans le même type de relation » etc. Ces jugements nous éloignent de ce qui est juste pour nous. De plus, cette représentation négative de soi va diminuer notre estime de soi et freiner nos mécanismes de résilience. Cette dernière, c’est notre capacité de souplesse. C’est notre possibilité à rebondir et évoluer après un évènement traumatique. Un schéma c’est plus rigide. C’est une manière de revivre en boucle un évènement.
Alors, pour pouvoir à nouveau évoluer, il est nécessaire de se demander à quoi nous sert ce schéma fonctionnel ou relationnel ? Nous en revenons ainsi à nos besoins : quel est le besoin sous-jacent inassouvi ?
“Peut-être que je me mets toujours avec des personnes distantes émotionnellement car je crains l’intimité”, derrière cela, c’est peut-être un besoin d’autonomie et d’indépendance qui veut s’exprimer. En mettant cela en lumière, je peux l’exprimer et redéfinir les règles de la relation avec ma.on partenaire.
“Peut-être que je m’exprime avec agressivité et par des cris car je ne me sens pas écouté.e” Le besoin d’être compris et entendu n’est pas satisfait. À partir de là, je peux réfléchir à comment manifester ce qui me traverse d’une manière plus adaptée à la relation.
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En conclusion
Relation rime toujours avec communication. De soi à soi, puis de soi à autrui. Plus vous pourrez identifier vos besoins, plus vous pourrez communiquer clairement, précisément et sainement avec votre partenaire. En prenant le temps d’écouter vos automatismes, de les mettre en conscience, ils ne seront plus des réflexes incontrôlables. Cela va vous demander de la douceur et de la compassion envers vous-même. Un schéma, c’est confortable, c’est connu. Cependant, il est important de faire ce que l’on sent bon pour soi, même si c’est d’abord inconfortable. Vous retrouverez des relations amoureuses plus épanouissantes en comprenant à quoi vous servent vos schémas.
par Caroline Ferrand, psychopraticienne du réseau Médoucine.
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