Les blettes (appelées aussi bettes, cardes ou encore poirées) sont de saison ! Ce légume oublié fait son grand retour ces dernières années pour le plus grand bonheur de nos papilles, de notre santé et de notre porte-monnaie. Je vous en dis un peu plus sur cette plante délicieuse et bienfaisante.
Un peu d’histoire
La blette, dont le nom latin est Beta vulgaris, fait partie de la famille des chénopodiacées. Cette famille regroupe des espèces variées telles que l’épinard, la betterave, le quinoa ou encore la salicorne.
Cette plante à côtes épaisses aux longues et larges feuilles, originaire du bassin méditerranéen, est cultivée dès l’Antiquité. Elle est notamment associée au poireau dans des soupes appelées porées ou poirées au Moyen-âge.
Au XVIème siècle, elle est si appréciée des consommateurs français qu’on la cultive en quantité et qu’on sélectionne les variétés aux côtes les plus charnues et de différentes couleurs : blanche, rose ou rouge en passant par le jaune et parfois l’orange ou le vert.
On lui préférera par la suite le poireau jusqu’au XXème siècle. Aujourd’hui, elle revient sur nos étals et dans nos assiettes avec les autres légumes oubliés. Son prix abordable ainsi que sa culture facile en France en fait un légume d’été sain qui change des légumes habituels (aubergines, courgettes, tomates…).

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Les bienfaits
Les blettes sont peu caloriques (moins de 15kcal pour 100g), diurétiques et riches en fibres. Elles sont idéales dans le cadre d’un régime amincissant ou en cas de problème de transit. On leur reconnaît également un effet “détox”.
Elles participent aussi à la régénération de la muqueuse intestinale grâce à son apport en glutamine. Grâce à cet acide aminé, elles faciliteraient donc l’assimilation des nutriments.
De plus, elles sont riches en antioxydants qui agissent sur différents niveaux : ils ralentissent le vieillissement cellulaire, protègent les vaisseaux sanguins, la peau et les yeux.
Selon différentes études, elles seraient recommandées pour les diabétiques, limiteraient les risques de cancers et de maladies cardiovasculaires grâce aux polyphénols et flavonoïdes (encore des antioxydants) qu’elles contiennent.
La bette, du fait de la présence de minéraux en quantité, dont le potassium, le magnésium, le calcium et le fer, est également recommandée chez les sportifs pour éviter les courbatures.
Enfin, la femme enceinte peut l’inclure dans ses aliments favoris pour sa richesse en vitamine B9 (environ 45µg pour 100g). Par ailleurs, cette vitamine participe aussi à la beauté de la peau, des ongles et des cheveux.

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Comment la choisir et la cuisiner ?
De juin à novembre, la blette se trouve sur tous les marchés. Préférez-la issue de l’agriculture bio ou raisonnée pour profiter de ses nombreux bienfaits en limitant les toxiques.
Choisissez-la avec des côtes bien charnues, des feuilles bien vertes et fermes, sans tache ni déchirure. La couleur des côtes ne change pas beaucoup son goût subtil. Amusez-vous à toutes les tester si vous les trouvez, la variété à côtes blanches et à feuilles vertes étant la plus répandue.
Elle se conserve au réfrigérateur dans le bac à légumes mais mieux vaut la consommer rapidement après achat ou récolte pour profiter au mieux de ses nombreux bienfaits.
Tout se mange dans la blette ! Le goût doux voire sucré des côtes contraste avec la légère amertume des feuilles qui peuvent se manger crues :
- en “green smoothie” avec une banane et quelques fruits rouges,
- en salade composée avec les feuilles finement coupées, des tomates, un peu d’oignon vert et une vinaigrette citron-huile d’olive,
- incorporées dans un jus de légumes, associées à du concombre, du gingembre et du citron
ou cuites :
- dans des cakes salés à la farine de pois chiche et avec des petits pois et des dés de courgette,
- en omelette,
- farcies façon feuilles de vigne, avec dans la farce les côtes émincées finement pour tout utiliser dans un même plat.
Les côtes quant à elles se consomment plutôt cuites :
- à la vapeur puis tartinées de tartare d’algues,
- poêlées ou compotées avec des oignons et des raisins secs,
- en tarte salée ou sucrée,
- en soupe avec ou sans poireau.
Bien sûr, ces listes ne sont pas exhaustives, laissez parler votre imagination ! Vous trouverez aussi de nombreuses recettes sur internet.

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Mise en garde
Il y n’a pas vraiment de contre-indications à la consommation des blettes. Comme pour tous les aliments, il faut éviter les excès et les intégrer dans un régime équilibré.
Toutefois, prenez des précautions en cas d’insuffisance rénale, les blettes étant riches en oxalates. De même, demandez conseil à votre médecin en cas de prise d’anticoagulant, la vitamine K contenue dans les blettes pourrait en diminuer les effets.
Enfin, les blettes à côtes roses ou rouges peuvent se confondre avec la rhubarbe. Or les feuilles de rhubarbes sont toxiques. Veillez à bien vérifier auprès de votre producteur pour ne pas confondre et ainsi éviter une éventuelle intoxication.

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J’espère vous avoir donné envie d’intégrer à votre alimentation ce légume, pas si bête, aux nombreuses vertus. C’est l’occasion de tester de nouveaux goûts et de ressortir les livres de recettes de nos grands-mères pour faire le plein de vitamines, minéraux, antioxydants et fibres tout en vous régalant.
Bon appétit !
par Géraldine Picord, praticienne en naturopathie du réseau Médoucine.
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