Avec la fin de l’été arrive la pleine saison de la prune. Souvent juteuse, sucrée ou plutôt acidulée, il en existe de multiples variétés ayant chacune sa saveur. Mais connaissez-vous les propriétés de ce fruit ?
Petit historique
On a retrouvé des prunes séchées dans les provisions des tombeaux égyptiens datant de l’Égypte antique. Les Étrusques et les Romains cultivaient et consommaient également la prune. Certaines variétés ont, d’une certaine manière, marqué l’histoire : La “Prune de Damas” aurait été rapportée de Syrie par les Croisés, d’où son nom. La variété “Reine Claude” aurait été baptisée ainsi en l’honneur de la première épouse de François 1er prénommée Claude. Dès le Moyen-âge, ce petit fruit acquiert un statut de fruit de prédilection en Espagne et en France. Aujourd’hui, l’espèce Prunus domestica probablement issue d’une hybridation de pruniers sauvages d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest est le principal prunier cultivé, et le fruit est consommé un peu partout dans le monde.

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Les différentes variétés et leur production
C’est entre la fin du mois de juin, pour les variétés les plus précoces, et le début du mois d’octobre que s’échelonne la production des prunes. Elle diffère bien entendu d’une année à l’autre, en fonction des conditions climatiques. En France, c’est dans le sud et l’est que se concentre la majeure partie de la production, avec une spécialité de variété dans chacune des régions. La prune est fêtée dans beaucoup de villes et villages (fête de la mirabelle à Metz, à Nancy…).
L’essentiel de la commercialisation se fait entre août et septembre, cependant, une grande partie de la récolte est utilisée par les industries de transformation (par exemple pour le pruneau d’Agen, les fruits au sirop…). Souvent recouverte de la « pruine », ce léger voile blanc que la prune fabrique pour se protéger de la chaleur, on trouve sur les étals :
D’abord les prunes précoces, résistantes, mais de qualité gustative moyenne, comme :
– L’Allo : fruit moyen, extérieur rouge et chair jaune-orangé ;
– La Golden Japan : gros fruit jaune vif à chair jaune.
Puis les Reines-Claudes, d’excellente qualité gustative mais fragiles et devant être cueillies mûres à point :
– Reine-Claude d’Oullins : la plus précoce, gros fruit jaune-vert assez peu sucré ;
– Reine-Claude “vraie” : verte ou dorée, de taille moyenne, juteuse, parfumée, sucrée ;
– Reine-Claude de Bavay : assez grosse, jaune-vert, juteuse et sucrée.
La Mirabelle, petite et savoureuse, dont il existe de nombreuses sous-variétés, de couleur jaune orangé à jaune-vert, à chair jaune-orangé, juteuse et bien sucrée. La “Mirabelle de Lorraine” bénéficie d’un label.
La Quetsche, surtout utilisée pour la conserverie et la distillation, de taille moyenne et de forme oblongue, peau violet foncé et chair jaune-vert, modérément sucrée et acidulée.
La Prune d’Ente, qui peut être consommée fraiche, mais qui est essentiellement destinée à la fabrication du pruneau d’Agen. Sa peau est rouge-violet, sa chair jaune, juteuse et sucrée.

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Ses caractéristiques et propriétés
La prune fraiche avec environ 87 g d’eau pour 100 g de fruit est particulièrement désaltérante et diurétique. Sa richesse en sucres (environ 12 g pour 100 g de prune fraiche) répartis en glucose, fructose et saccharose (répartition variable selon la variété et le degré de maturité) en fait un fruit énergétique (Reine-Claude et prune d’Ente sont les plus riches en sucres). Bien entendu, la concentration en sucres augmente avec le séchage, faisant du pruneau un fruit très énergétique dont il ne faut pas abuser.
Mais c’est pour ses propriétés laxatives qu’elle est connue, grâce à la richesse en fibres de la prune fraiche bien entendu mais bien plus sous la forme de pruneau ; manger des pruneaux imbibés au préalable (idéalement toute une nuit pour un effet maximum) dans un liquide chaud (eau pure ou tisane) et boire ce liquide facilite le transit intestinal.
On note la présence de minéraux diversifiés et abondants tels que :
– Phosphore (16 mg/100 g de prune),
– Magnésium (7 mg/100 g),
– Calcium (6 mg/100 g),
– Soufre (4 mg/100 g),
Mais également d’oligo-éléments indispensables au bon fonctionnement du métabolisme, comme le Fer (jusqu’à 2 mg/100g de prune dans certaines variétés violettes) et le Cuivre (qui améliore l’assimilation du Fer), mais aussi en moindre quantité Manganèse, Zinc, Fluor, Iode, etc. Qui lui confère des propriétés diurétiques, alcalinisantes et immunostimulantes. Le pruneau d’Agen se distingue par sa richesse en Potassium.
La prune est également riche en vitamines :
– présence de provitamine A (carotène) variable selon la variété (prune d’Ente particulièrement),
– Vitamine C (à l’action renforcée par la présence de pigments anthocyaniques dans les prunes violettes principalement, pigments qui ont par ailleurs un effet antioxydant),
– Vitamines du groupe B (B9 surtout, B1, B2, B3…),
– Vitamine E.

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Ses atouts
Fruit pratique à consommer et très nutritif sous forme de pruneau, la prune fraiche avec sa richesse en eau est, quant à elle, très désaltérante. La présence de minéraux participe à un bon fonctionnement rénal et le Soufre en fait un bon décongestionnant hépatique. Plusieurs éléments expliquent son action sur le fonctionnement intestinal : sa richesse en fibres naturelles de différentes natures (cellulose, hémicellulose, pectine), la présence de diphénylisatine (dérivé de la famille des indols) aux effets légèrement laxatifs, et enfin la présence de sorbitol qui par son action sur le fonctionnement de vésicule biliaire aide à lutter contre la paresse intestinale. Son potentiel de vitamines aux propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires contribue efficacement à la couverture des besoins de l’organisme en ces substances.

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Comment la consommer ?
On peut la déguster fraiche bien entendu, mais elle est très pratique à consommer séchée (pruneau) ou bien cuite (la dénoyauter au dernier moment pour éviter le brunissement de la chair) de différentes manières :
– au four, cuite 30 minutes environ,
– à la poêle pendant une dizaine de minutes,
– dans une marmite pendant minimum 25 minutes pour en faire une confiture.
Facile à consommer en saison, la prune se mange crue, mais aussi sous forme de jus, préparée en tarte, en crumble, mais on peut également l’incorporer dans des plats de viandes type tagines, ou des salades ou encore dans des sauces. Hors saison, on peut la consommer en confiture ou au sirop, ou encore bénéficier des bienfaits du pruneau toute l’année tel quel ou sous forme de compote. À vos prunes !
par Inès Anciaès, praticienne en naturopathie du réseau Médoucine.
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