Menu

Les biais de cognition : comment interagissent-ils dans nos relations aux autres ?

23 mai 2022

Un biais de cognition, c’est une façon d’analyser, d’interpréter la réalité qui se référence aussi à des croyances internes qui n’ont rien à voir avec la réalité.

Par exemple, le racisme. Si je suis raciste, je vais interpréter qu’une personne n’est pas fréquentable uniquement en fonction de la façon dont j’interprète sa couleur de peau. Je ne vais pas chercher à préciser la réalité de son caractère ou de son comportement.

D’où viennent-ils ?

Dans ses conférences, Albert Moukheiber, docteur en neurosciences, nous explique que notre cerveau ne reçoit que très peu de ressources pour fonctionner.
Alors, comment fait-il donc pour faire autant de choses avec aussi peu d’énergie ? Et bien tout simplement, il fait des regroupements d’informations et il élimine les nuances qui lui paraissent inutiles. C’est comme ça qu’on en arrive à déduire que, après avoir rencontré 2 ou 3 femmes qui ne savent pas très bien conduire, toutes les femmes ne savent pas conduire.

Cette déduction, c’est un biais de cognition. Il permet de ranger les femmes dans une case et de ne plus avoir besoin d’y revenir. Il limite donc la dépense d’énergie pour une réflexion plus poussée de la situation. Les biais de cognition sont donc souvent liés à nos apprentissages, à nos expériences qui n’ont pas été remis en question.

Les biais de cognition : comment interagissent-ils dans nos relations aux autres ?

Pexels

Certains biais de cognitions peuvent être pessimistes, et d’autres, optimistes.

Par exemple, si j’ai un biais de cognition optimiste qui me fait croire que toutes les souris sont mes amies (après avoir vu Cendrillon), je risque d’avoir une mauvaise surprise lorsque je vais essayer de prendre une souris dans mes mains et qu’elle va me mordre.

Un biais de cognition pessimiste serait : “je ne vais pas postuler à ce poste, je suis trop nul” alors que l’on a les diplômes requis… Il est donc important de remettre aussi en question nos biais de cognition optimistes ou pessimistes en fonction des situations dans lesquelles nous nous trouvons.

Les biais de cognition : comment interagissent-ils dans nos relations aux autres ?

Pexels

Comment limiter nos biais de cognition ?

Comme ils sont liés à nos expériences du passé, il peut être important de remettre en question nos certitudes… Parfois ce sont nos proches qui nous poussent à revoir certaines croyances, et parfois, c’est intéressant de consulter pour se détacher d’apprentissages qui ont été violents ou impactants.

On peut aussi essayer de rester toujours observateur des faits et seulement des faits. C’est très efficace lorsque l’on est en situation, c’est plus problématique lorsque l’on est à distance, car l’observation n’est plus possible et les biais peuvent se mettre en place.

Un autre chemin proposé par Albert Moukheiber

C’est de choisir de vivre dans l’incertitude. En effet, comme notre cerveau aime bien revenir rapidement à du connu, l’idée est d’utiliser cette habitude pour l’emmener sur une réponse simple et connue comme il aime : je ne sais pas.

Par exemple, si j’appelle mon petit ami et qu’il ne me répond pas dans la minute, mon cerveau, s’il a le biais de cognition jalousie, va immédiatement penser qu’il est avec une autre. C’est le plus logique pour mon cerveau et cela lui permet d‘éviter d’utiliser trop d’énergie pour passer en revue la multitude d’autres possibilités qui s’offrent à moi. “Il est sous la douche. Parti faire une course sans son téléphone. Son téléphone est en silencieux et il ne l’entend pas sonner. Il est au téléphone sur l’autre ligne. Dans un jeu vidéo et avec son casque sur les oreilles. Il n’entend rien…”

Notre cerveau n’a pas envie de passer en revue toutes ces possibilités.

Il est donc très intéressant de lui proposer une réponse rapide, qui évite tout biais de cognition. “Je ne sais pas, j’accepte d’être dans l’incertitude”. Cette réponse que l’on offre à notre cerveau permet d’éviter de se perdre dans une fausse histoire, tout en donnant à notre cerveau un objet à ranger dans la case « je ne sais pas ».

Ainsi, le cerveau est content, l’information est rangée dans une case. Le cerveau peut libérer de l’énergie pour passer à autre chose sans rentrer dans une boucle cognitive qui s’auto-entretient du genre : il est avec une autre, j’en était sûre, j’aurais dû m’en douter, etc.

 

par Delphine Coutier, psychopraticienne du réseau Médoucine.

Trouvez un psychopraticien près de chez vous sur Médoucine

À lire aussi :

5/5 - (1 vote)
Prenez RDV avec un praticien en médecine douce
Delphine Coutier A propos de l'auteur
1 commentaire
  • Ikrame English
    31 mai 2022 à 0 h 42 min

    Merci pour cet article intéressant! Les informations sont très utiles

    Répondre
Laisser une réponse

Prendre rendez-vous