La grossesse est une phase délicate dans la vie, une crise dite existentielle et maturative. Les futures mères ainsi que leurs conjoint.e.s vivent de grands bouleversements, tant sur le plan psychologique que physique. En effet, si le corps des femmes enceintes se modifie et nécessite d’accueillir l’ « Autre » en soi, parfois avec quelques difficultés, le corps du conjoint.e peut également s’enrober de quelques kilos supplémentaires, sous forme de « couvade », manifestant ainsi une réaction émotionnelle profonde à l’attente de cet enfant. Bien trop souvent l’autre parent est un peu laissé pour compte tout au long de la grossesse, le projecteur étant focalisé sur la future mère et le bébé.
Il n’est pas rare que le conjoint.e mette un peu plus de temps que la femme enceinte à investir sa parentalité, voire s’en sente détaché pendant de nombreux mois même après la naissance.
Le père ou conjoint.e existe pour le bébé à travers la mère
Les bébés entendent le conjoint.e in utéro, reconnaissent la voix, réagissent au toucher du ventre, et ils sont reliés à cet autre parent à travers le vécu émotionnel de leur mère.
Si la future mère se sent seule ou délaissée, ses émotions pourront affecter le bébé qui ressentira alors le vide et le manque. À l’inverse, plus le lien est doux et fort entre les deux parents, plus cela apportera de la confiance au bébé, à travers le bien-être de sa mère.
Inclure le partenaire dans une grossesse est donc une démarche qui aurait tout intérêt à être encouragée par les professionnels de la périnatalité. Il est également indispensable que les futures mères veillent à impliquer leur partenaire tout au long du processus de la grossesse. Il existe pour cela différentes voies possibles.
Dialoguer et impliquer le partenaire dans les prises de décision
L’arrivée d’un enfant implique des changement concrets, matériels, financiers (changer de véhicule, déménager, stabiliser une situation professionnelle…) qui nécessitent parfois de faire des choix. Il est important que ces décisions soient prises en concertation entre les parents, afin que la famille se construise autour d’un projet commun et que la collaboration soit présente dès le début entre les deux parents.
Décider du mode de garde, de l’intérêt d’un congé parental, de la présence requise ou non souhaitée de certaines personnes à la naissance, tout comme le choix de la maternité, celui du matériel de puériculture ou bien de faire ou non du co-dodo… tout cela doit être pris en compte et décidé conjointement par le couple. Plus les parents entretiennent le dialogue, en tenant compte des envies, des besoins et des contraintes de chacun.e, plus la communication favorise un terrain apaisé propice à une cohérence parentale. N’oublions pas qu’un enfant a besoin de continuité. S’il sent les tensions et les failles entre ses parents, le bébé, dès son plus jeune âge peut se sentir en insécurité affective. À l’inverse, plus la communication est favorisée dans le couple et plus le fonctionnement des parents se fait selon des décisions communes cohérentes, plus l’enfant le ressent et se sent apaisé.
Ce terrain émotionnel propice au bon développement psychique du bébé se prépare donc dès la grossesse.

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Partager le vécu de la grossesse et la préparation à l’accouchement
De la même manière, le déroulement médical de la grossesse se doit d’être partagé par les deux parents. S’il n’est pas forcément nécessaire que le conjoint.e assite à tous les rdv mensuels de suivi obstétrical, en revanche, la présence aux échographies est souhaitable car elle soude le couple autour du bébé.
En cas de grossesse pathologique, la présence des deux parents aux examens médicaux permettra au couple de traverser ces difficultés en étant solidaires, en se soutenant mutuellement, ce qui renforcera la confiance mutuelle.
Les futures mères doivent garder à l’esprit que le partenaire est à la périphérie de la grossesse et ne peut se représenter leurs sensations physiques ou leur vécu psychique. Il est donc nécessaire qu’elles partagent ce qu’elles vivent, ce qu’elles ressentent, afin de permettre à leur conjoint.e de se sentir plus impliqué, et de mieux comprendre les différentes étapes. Parler au bébé ensemble, toucher le ventre, lui donner un surnom, rêver à deux à l’avenir avec l’enfant, renforce la complicité parentale.
La préparation à l’accouchement est trop souvent dédiée en priorité aux mères. Plus les conjoint.e.s y assistent, plus cela leur permet de comprendre, de s’impliquer et de devenir partie prenante pour l’accouchement. La préparation à la naissance en haptonomie permet notamment aux pères de prendre pleinement leur place dès le début de la grossesse, et relie les parents autour de leur bébé. Elle est un merveilleux outil pour que chacun trouve sa place dans ce trio.

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Envisager l’accouchement en équipe
Les femmes qui accouchent ont un profond besoin de se sentir soutenues et épaulées. Le rôle du partenaire et crucial : plus le couple aura discuté en amont des enjeux de l’accouchement, de ce qu’il souhaite (péridurale ou non, cordon coupé par le père ou non….), plus l’autre parent sera à même d’être la voix de sa compagne lors de l’accouchement, pour faire valoir les décisions et les besoins du couple.
Rédiger ensemble un projet de naissance peut être l’occasion de discuter des besoins et des choix communs. Le jour J, c’est le conjoint.e qui aura pour rôle d’être le soutien, le porte-parole, celui qui se positionne au nom de sa compagne et du couple. De sa solidité et de son implication dépendra en grande partie la réassurance de la femme qui accouche, en se sachant comprise et protégée. Le rôle du partenaire est central. S’appuyer physiquement comme psychiquement sur son partenaire lors de l’accouchement engendre un vécu totalement différent de celui des femmes qui accouchent avec leur conjoint.e qui, même s’il est présent physiquement, n’est pas « avec elle ».
Bannissez donc les réseaux sociaux et autres écrans ou jeux numériques, pour être vraiment ensemble. Découvrez la méthode Bonapace qui consiste à effectuer des gestes précis pour aider sa compagne à accoucher (favoriser le travail du col et dévier la douleur des contractions). Parler, tenir la main, encourager, rappeler les exercices effectués pendant la préparation à l’accouchement… autant de choses qui font toute la différence pour que les parents accouchent ensemble, avec leur bébé, et débutent ainsi cette nouvelle vie à trois sur des bases saines, en ayant vécu cette aventure de l’accouchement en équipe !
par Karine Delmas, praticienne en ayurveda, hypnose et réflexologie recommandée du réseau Médoucine.
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