En matière de santé mentale, les professions d’accompagnement sont nombreuses. Psychiatre, psychologue, psychanalyste… Il n’est pas toujours simple pour le grand public d’y voir clair et de savoir qui fait quoi. Depuis quelques années, une nouvelle appellation a vu le jour : le psychopraticien. Alors, que propose ce dernier ? En quoi consistent les périmètres d’activité de chacun ? Qui consulter pour quoi ? On vous aide à faire le point.
« Je vois un psy » : qui est qui et qui fait quoi ?
Les psychiatres et psychologues sont issus de formation universitaire : faculté de médecine pour les premiers et de psychologie pour les seconds. Ils sont lauréats d’un diplôme d’État et leur profession est dite « réglementée » car elle peut faire l’objet de contrôles.
Le psychiatre
Les psychiatres sont des médecins et, de ce fait, les seuls autorisés à prescrire des médicaments (antidépresseurs ou anxiolytiques). Ils sont également habilités à poser un diagnostic médical, à détecter et à prendre en charge des pathologies psychiques, comme par exemple la schizophrénie ou le trouble bipolaire.
Le psychologue
Les psychologues ne posent pas de diagnostic médical, mais ils peuvent réaliser des tests d’évaluation du comportement, qui permettent par exemple de détecter un TDA-H (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou un HPI/HPE (haut potentiel intellectuel ou émotionnel). Certains psychologues ou psychiatres pratiquent la psychothérapie, mais pas tous.
Le psychopraticien
Les psychopraticiens sont issus d’écoles privées. Ils y apprennent des outils de psychothérapie reconnus. Les méthodes sont nombreuses et varient d’un praticien à l’autre : thérapie cognitive et comportementale (TCC), hypnose, gestalt, art-thérapie, somatothérapie… Les psychopraticiens sont qualifiés à la fin de leur cursus par une certification qui atteste de leur formation. Leur profession est dite « non-réglementée », c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle sur l’installation de leur activité. Le psychopraticien est formé à la psychopathologie, ce qui lui permet de reconnaître une maladie psychique. Il ne peut pas légalement poser de diagnostic, mais il est en capacité de réorienter vers un professionnel plus adapté si la personne n’entre pas dans son champ d’action et relève de la psychiatrie.
Et la psychanalyse ?
Ces trois professionnels peuvent en complément exercer en tant que psychanalyste. Pour cela, pas de diplôme à proprement parler. La seule condition est d’avoir soi-même suivi et terminé une psychanalyse complète, ce qui peut prendre jusqu’à plusieurs années. Il est alors possible d’accompagner des personnes dans l’analyse psychique détaillée de leur histoire de vie, en revisitant les évènements et émotions de leur passé pour établir des liens avec leurs comportements présents.

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Un praticien en psychothérapie
Le psychopraticien accompagne des personnes traversant des difficultés psychiques passagères ou chroniques. Au quotidien, il exerce la psychothérapie avec les personnes qui viennent le consulter. Il n’a néanmoins pas la possibilité de se nommer « psychothérapeute » : ce titre ayant été réservé depuis 2010 aux psychiatres et psychologues. Une nouvelle appellation a donc vu le jour pour les praticiens n’entrant pas dans ces catégories.
En pratique, le psychopraticien commence par écouter la demande d’accompagnement. Il peut s’agir d’un motif très précis (deuil, addiction, phobie, traumatisme récent…) ou d’un sentiment plus diffus de mal-être, que la personne aura du mal à démêler.
En fonction de sa ou ses spécialité(s), il propose ensuite une stratégie pour aller vers le mieux-être. Cet accompagnement se base sur des entretiens réguliers. Sa durée globale varie d’une approche à l’autre. Certaines approches dites « brèves » comme les TCC ou l’hypnose permettent de défaire des comportements néfastes. D’autres sont plus longues et vont creuser dans l’histoire de vie passée de la personne. Elles visent alors à modifier des traits de caractère plus profondément ancrés et à libérer des émotions enfouies.
Au fil des séances, le psychopraticien aide à mettre en lumière les schémas inconscients qui dirigent la personne, afin qu’elle puisse s’en détacher. Loin de l’image des « psys » taciturnes et taiseux, les psychopraticiens participent de manière active durant les consultations. Ils amènent des pistes de réflexion sur soi ou des notions pédagogiques de psychologie, qui aident les personnes à mieux comprendre leur propre fonctionnement.

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Une relation d’aide qui répare
Si les méthodes employées ont leur importance, c’est la relation entre le consultant et son praticien qui va réellement faire la différence et qui permettra de dépasser les difficultés. On estime que l’efficacité d’un accompagnement est liée aux outils pour seulement 30 %. Les 70 % restants sont attribués à la relation en elle-même. En psychologie, on parle d’« alliance ». Il s’agit à la fois d’un engagement mutuel entre le praticien et le consultant, et d’un espace où ce dernier peut faire l’expérience d’une très grande intimité relationnelle. En effet, le praticien est souvent le récipiendaire d’aveux faits nulle part ailleurs.
En ce sens, l’accompagnement montre qu’il est possible de se dévoiler totalement tout en étant accueilli et accepté. Il arrive ainsi que quelques séances suffisent pour aller mieux : parler de ses souffrances en se sentant réellement entendu libère et soulage. Un des rôles du psychopraticien sera donc notamment de créer, par sa posture, un climat de sécurité favorisant la communication.
Cette relation étant le socle d’un accompagnement réussi, il est primordial de se sentir en confiance avec son praticien. N’hésitez pas à poser des questions sur les diplômes ou le contenu des formations réalisées. Fiez-vous à votre ressenti et prenez le temps d’en rencontrer plusieurs si nécessaire afin de trouver chaussure à votre pied.
par Jenny Seibert psychopraticienne et praticienne en somatothérapie du réseau Medoucine.
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