L’exposition prolongée et régulière aux écrans est dommageable pour l’être humain. La démonstration n’est plus à faire.
Dans la dernière décennie, de nombreuses publications, notamment celles de l’Institut d’Education Médicale et de Prévention (IEMP), ne cessent de donner largement à voir les nombreux impacts et d’alerter le grand public sur cette question. Une utilisation excessive et incontrôlée des écrans retentit négativement sur la santé physique et psychique. Elle perturbe les processus d’apprentissage, le geste d’attention, les habitudes alimentaires et les relations sociales. C’est tout l’écosystème interne, qui permet le maintien et le développement harmonieux de la vie chez les adultes comme chez les enfants, qui est touché et bouleversé.
Forts de ce constat, il est impérieux d’être conscient des enjeux et du fonctionnement de l’être humain face aux écrans ; reprendre son pouvoir personnel et mettre en place une utilisation raisonnée et préserver ainsi le bon équilibre de tout l’écosystème humain.

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Le levier de l’attention
Comprendre
« L’énergie afflue là où l’attention se focalise » nous dit Anthony Robbins. Dans les années 70, aux Etats-Unis, les recherches en psychologie, en neuroscience et en physique quantique mettent en évidence et confirment cette loi de l’Univers.
Autrement dit, là où vous posez votre attention, là va votre énergie vitale. Plus vous restez connecté à l’objet qui reçoit votre attention, plus il en profite.
L’univers de la publicité et des éditeurs de logiciels l’ont bien compris et utilisent sciemment le levier de l’attention pour orienter et augmenter les ventes d’un produit ou d’un service. Notre société et notre système économique se développent sur la base de ce principe, en proposant et en conservant le plus longtemps possible notre attention sur internet, les réseaux sociaux et les jeux vidéos.
Ainsi, les écrans capturent, détournent et maintiennent notre attention sur différents objets d’information et de consommation extérieurs, nous déconnectant de nous-même et de notre vivance.
Agir
Chaque jour, faites-le point, demandez-vous au réveil puis au coucher :
- matin : Où vais-je mettre mon énergie aujourd’hui ?
- soir : A quoi ai-je destiné mon énergie aujourd’hui ?
- matin : A quoi vais-je destiner mon attention aujourd’hui ?
- Soir : sur quoi mon attention s’est-elle portée le plus longtemps aujourd’hui ?
Faites cet exercice pour vous, mais aussi en famille, avec votre conjoint, vos enfants, pour prendre conscience de ce à quoi vous donnez votre énergie attentionnelle chaque jour, sans vous en rendre compte. Sert-elle les aspirations, les grands projets et la santé de chacun de vous ? Ou bien vous êtes-vous laissé détourner de ce qui est essentiel pour vous et votre famille ? Sans jugement, faites en simplement le constat.
Une fois cette prise de conscience faite, définissez l’usage prioritaire et le temps maximum que vous voulez passer aux écrans (pour le travail, les études, l’accès aux services…). Si vous choisissez de continuer sur l’écran, alors faites-le en pleine conscience !

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La corde sensible du plaisir
Comprendre
L’esprit humain est insatiable et avide de nouvelles sensations agréables et plaisantes, qu’il va chercher à reproduire encore et encore. C’est ce qui explique d’une part la difficulté et l’impossibilité de contrôler ces attitudes et d’autre part le fait de continuer alors que l’on connait les conséquences négatives, voire désastreuses et irréversibles. Le plaisir est plus fort que la raison, tant que l’on n’en a pas conscience et que l’on n’inverse pas la tendance. La connexion aux écrans devient alors une véritable addiction ; une dépendance qui fait vibrer la corde sensible du plaisir.
Agir
L’humour est un excellent moyen de désamorcer et de désarçonner les énergies d’habitude les plus tenances.
A l’image des campagnes des dernières décennies, organisées par le ministère de la santé, contre la consommation excessive d’alcool, “Un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts”, ou « Tu t’es vu quand t ‘as bu » qui souligne tous les effets négatifs que peut entrainer l’alcool ou encore celle de la sécurité routière « boire ou conduire, il faut choisir », nous pouvons adopter et décliner ces petits slogans à l’effet miraculeux immédiat : l’interpellation ! Littéralement, ils nous réveillent, nous sortent de la torpeur et de l’état hypnotique provoqué par l’écran. Un brin d’humour et vous vous retrouvez déconnectés de votre écran, tout en finesse et avec le sourire : What else !
Comme par exemple :
- L’écran, une heure ca va, deux heures bonjour les dégâts !
- Tu t’es vu quand tu as geeké * ?
- Geeker, sans faire de larges pauses, c’est mettre sa vie en danger !
A vous de faire preuve d’imagination pour créer les vôtres, les mettre en pratique et les partager autour de vous !
* Geeker : passer son temps devant son ordinateur ou son smartphone

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La vie loin des écrans
Comprendre
Les écrans éloignent de la vie ! Sans vigilance de notre part, ils nous déconnectent de nous-même, pour nous emmener ailleurs, loin, bien loin du moment présent et de la source de notre énergie vitale et de notre pouvoir créateur.
Alors, comme à tout mal son remède, nous pouvons apprendre à vivre loin des écrans. Il s’agit de se défaire de leur hégémonie au quotidien pour cesser d’être exposés et d’alimenter leurs impacts négatifs sur notre vivant. L’engouement, pour ne pas dire la fascination et l’emprise, doit s’estomper pour laisser place à un numérique maitrisé, contrôlé, au service de l’Homme et non pas l’inverse.
Ce désengagement volontaire et choisi, en toute conscience, nous rapproche et nous reconnecte instantanément au flux de la vie, rafraichissant, nourrissant, bienfaisant et inspirant.
Agir
Pour soutenir et enraciner notre démarche, nous avons besoin d’un bon étayage et d’outils concrets. Voici 6 axes que chacun peut mettre en place dans son quotidien, avec une certaine détermination, pour parvenir à se déconnecter des écrans :
- adopter et afficher une direction claire : se positionner pour un numérique sobre et raisonné,
- se poser et définir les usages prioritaires, essentiels, incontournables et le temps maximum d’affilé consacré sur une journée : rédiger en famille une charte, la signer et l’afficher,
- les temps et les journées sans numérique deviennent la norme : célébrer les journées sans numérique, sans écrans,
- se détoxifier, se désidentifier de la société numérique : couper la wifi – pas d’écrans le soir – recourir au numérique en dernier ressort, alimenter des réseaux réels, des relations de proximité, des activités manuelles, physiques, aller dans la nature…
- ouvrir d’autres espaces que celui du numérique et du virtuel : définir et rédiger là où nous voulons mettre notre attention et notre énergie chaque jour, au service de quoi ?
par Valérie Di Daniel, psychopraticienne méditation et pleine conscience du réseau Médoucine.
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Patrick
11 mai 2022 à 16 h 41 minLa partie de l’attention me fait particulièrement penser. Et si on ne devait pas reprendre le contrôle de notre attention plutôt que de la laisser filer a travers toutes ces sources de distractions?