Si vous aussi cédez certaines fois à des pulsions alimentaires – plus ou moins fréquemment et en vous sentant plus ou moins coupable – demandez-vous pourquoi. Vos compulsions alimentaires ne sont pas une simple question de gourmandise ou de craquages ponctuels, elles sont bien plus importantes. C’est votre corps ou votre âme qui vous envoie un message à travers elles et vous gagnerez à les entendre. Mais alors, de quoi nous parlent nos compulsions ? C’est ce que nous allons découvrir.

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La faim que vous vous imposez
Vérifions une chose : quelle qu’en soit la bonne raison – être fier de votre corps, vous sentir mieux dans votre peau, plus désirable, rentrer dans votre maillot – mangez-vous toujours à votre faim ?
Ne vous étonnez pas alors d’avoir des compulsions alimentaires. Elles sont parfaitement normales et ne disent qu’une seule chose : « mangez à satiété ». Dans ce cas-là, le corps rétablit juste naturellement son équilibre avec des prises alimentaires hors repas. Quand on meurt de faim, on maîtrise forcément moins bien ses prises alimentaires, on se jette sur ce qui tombe sous la main et se prépare le plus rapidement possible. Ca ressemble à une compulsion mais c’est juste de la faim.
Quand vous ne vous alimentez que de salades et de desserts par exemple, vous n’êtes jamais vraiment rassasiées ou rassasiés. Vous êtes constamment sur le fil, ce que vous avalez ne calme que brièvement votre faim. Le seul moyen de vous sentir véritablement rassasiées et rassasiés est de donner à votre corps des aliments qu’il met des heures à complétement assimiler : des pâtes, de la semoule, du riz et toutes les autres céréales… de préférence complètes ou semi-complètes et accompagnées de légumes cuits car ces deux caractéristiques supplémentaires en ralentissent encore l’assimilation.
De quoi parlent vos compulsions ? : le grignotage pour tenir le coup
Plutôt que de vouloir contrôler vos compulsions alimentaires, voyez-les comme des panneaux indicateurs que vous envoie gentiment votre corps. Qu’êtes-vous en train de vivre au moment précis où vous avez une compulsion. Un coup de mou ? Un coup de stress ? Votre corps réagit parfaitement normalement face à une situation qui vous demande plus d’énergie.
Attaquez-vous donc à l’origine de vos compulsions. Peut-être n’avez-vous pas assez dormi la nuit dernière… peut-être que ça fait des nuits que vous ne dormez pas bien… peut-être que vous avez juste besoin d’une pause… ou de vacances. Peut-être que votre rythme de travail ne vous convient pas… ou votre poste, son contexte actuel, votre entreprise, etc.
Entendez que cela vous demande un surplus d’énergie de tenir le coup et qu’il vous faut peut-être faire les choses autrement à partir de maintenant. Autorisez-vous à lever le pied, à faire une activité pour vous ressourcer, à vous coucher plus tôt même si vous n’avez pas fait tout ce que vous vouliez faire, à prendre en main vos problèmes de sommeil, à demander de l’aide à votre conjoint, vos parents, vos amis, à commencer à envisager un changement professionnel, etc.
Les émotions cachées derrière vos compulsions
Si vous avez soudain une irrésistible envie de manger, peut-être cherchez-vous à étouffer une émotion qui vous traverse.
Les émotions sont rarement enseignées et comment les vivre, encore moins. Combien de fois lorsqu’un enfant pleure, non seulement on lui dit de ne pas pleurer mais en plus, on lui propose à manger pour le consoler. De telle sorte que lorsqu’il grandit, il reproduit la même chose, s’interdit de ressentir sa peine et engloutit un beignet ou une bière à la place.

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Ce n’est pas toujours facile d’accueillir ses émotions. Il y a celles et ceux qui ont grandi sans qu’elles aient le droit d’exister alors adultes, elles et ils continuent à les ignorer. Il y a celles et ceux qui en ont conscience mais qui les gardent bien enfouies. Il y a celles et ceux qui n’ont tout simplement pas le temps d’en avoir conscience. Et puis, il y a les hyper sensibles pour qui chaque émotion peut être une souffrance car elle est exacerbée.
Mais choisir de manger plutôt que d’accueillir votre émotion a un coût important. Non seulement vous passez à côté du message que votre âme vous envoie mais en plus, vous contraignez doublement votre corps : d’abord en lui refusant une circulation naturelle de l’émotion en lui puis en lui faisant ingurgiter quelque chose dont il n’a nul besoin.
Il est souvent dit qu’il y a des émotions positives et des émotions négatives, quelle erreur ! Une émotion n’est ni positive ni négative, une émotion est. Elle est là pour vous permettre de réagir aux situations et vous indiquer la réaction la mieux adaptée à chacune d’elle. C’est votre âme qui parle à travers votre corps et il est essentiel qu’elle soit entendue. Si ce n’est pas le cas, vous prenez le risque de pas faire ce qui est bien pour vous.
De quoi nous parlent nos compulsions alimentaires ? : la faim derrière la faim
Très souvent on prend pour de la faim un autre type de faim : la faim affective.
Bébés, lorsque nous sommes allaitées et allaités ou biberonnées et biberonnés, nous nous remplissons tout en même temps de nourriture, d’attention, de réconfort, d’affection, de lien et de sécurité. C’est une complétude ultime qui nous permet de vivre, de nous développer et confirme notre existence. Il y a fort à parier que tout ou une partie de vos compulsions alimentaires d’aujourd’hui cherchent à recréer cette complétude d’autrefois.

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A cette époque, tout était mélangé, la nourriture, l’amour et la sécurité. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Si ce dont vous avez besoin, c’est d’une parole valorisante, d’être prise dans les bras, de vous sentir soutenu, manger ne vous aidera pas. Au contraire, vous risquez de vous sentir encore plus mal et coupable après.
Alors lorsqu’à l’évidence, ce n’est pas de nourriture physique dont vous avez besoin mais affective, ayez conscience que manger ne vous soulagera pas et acceptez de ressentir le manque… cela vous donnera l’opportunité de chercher à le combler autrement qu’avec de la nourriture.
Les compulsions alimentaires sont loin d’être une question de faim, de se faire plaisir ou d’être gourmande. Elles ne sont pas non plus un trouble du comportement alimentaire qu’il faut prendre en charge de façon adaptée. Elles sont au milieu, entre le simple plaisir coupable et la maladie. Entendez-les car elles peuvent être de précieuses aides dans votre vie pour vous faire savoir ce qui a besoin de changer… juste un peu ou radicalement.
Par Benoîte Lavie, psychopraticienne recommandée du réseau Médoucine
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