Si je sais parler, sais-je pour autant bien communiquer ? Pas tout à fait. Bien communiquer, c’est appréhender et maîtriser les différentes formes de communication. C’est aussi savoir transmettre un message authentique, sans qu’il ne soit altéré au cours de sa transmission, dans le respect du/de la récepteur·rice du message. C’est l’objectif de la CNV. D’où vient-elle ? Quels sont ses bénéfices ? Comment la mettre en pratique ?
Les trois formes de communication ?
Communiquer, vient du latin communicare*, qui signifie “mettre ou avoir en commun”. Il existe 3 formes de communication complémentaires ayant chacune un impact différent (%) dans l’émission du message : verbale, « ce que je dis » (15%), para verbale, « ton, sonorité » (35%), et non verbale, « comportement et mouvement » (50%). Cette dernière s’exprime notamment via les gestes, les odeurs et les parfums, la durée du contact visuel, l’expression du visage et la posture.
La CNV : quels bénéfices et pour qui ?
C’est auprès de trois grandes personnalités que la CNV trouve ses origines : Gandhi, Carl Rogers puis Marshall Rosenberg qui développe le concept aux États-Unis dans les années 60, afin de notamment tempérer les conflits raciaux.
La CNV est un outil permettant de transmettre un message authentique, tout en mobilisant sa bienveillance et celle de son interlocuteur·rice. Il s’agit donc d’exprimer ce qu’il se passe en soi, de façon acceptable pour le·la récepteur·rice du message, en prônant le respect mutuel dans l’échange.
Les 3 grands types de violence en communication sont : la déresponsabilisation, le chantage et le conseil non sollicité.
Au travail, dans son couple et entre ami·e·s, tout le monde peut pratiquer la CNV, tant dans la sphère publique que privée. Pour les managers, les employé·e·s ou les personnes sans activité professionnelle, il existe de nombreuses solutions permettant d’adopter la CNV, afin de pallier les violences subies ou générées.
Faire ses premiers pas en CNV ?
Découvrez les premières clés pour mettre en pratique rapidement la CNV dans votre quotidien. Les 3 règles d’or sont : jamais en public, jamais par écrit, jamais via une tierce personne.

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Connaître et respecter la bulle de son interlocuteur.
Respecter son interlocuteur·rice c’est avant tout connaître et s’adapter à ce premier paramètre : son espace personnel. Selon les cultures, les dimensions de celui-ci varient. En France, la zone intime est inférieure à 40 cm, la zone personnelle est égale à 80 cm, la zone sociale est de 2,5 m et la zone publique est de 7 m.
Travailler sur sa propre violence en cherchant des réponses à ces questions :
- Estimez-vous être violent·e envers les autres et/ou envers vous-même ?
- Dans quelle forme de violence vous retrouvez-vous ? (ex. : avoir des idées préconçues, nier sa responsabilité et/ou sa capacité de choix, entretenir une pensée binaire…)
- À quelle fréquence ?
- Quels sont les signes ?
- Quels sont les facteurs déclencheurs ?
C’est après avoir identifié ces éléments que vous pouvez trouver le moyen d’éviter d’entrer dans cette violence.
Adoptez ces 4 principes fondamentaux :
- Exprimez ce que vous observez. Présentez clairement la situation (qui, quand, quoi…) à partir de faits, sans interprétation, ni jugement, tout en évitant les généralités et les commentaires.
- Dites ce que vous ressentez. Enrichissez votre vocabulaire des sentiments (à différencier de la pensée et de l’émotion).
- Formulez ce dont vous avez besoin. Découvrez le spectre des besoins : physiologique, sécurité, appartenance, estime et accomplissement.
- Spécifiez ce que vous demandez. Adressez-vous à quelqu’un en particulier, dans l’instant présent, soyez concret, utilisez un langage positif, formulez une demande réalisable et laissez le choix.
Il est important de conserver une relation égalitaire, afin que les deux personnes sortent gagnantes de la discussion. Rappelez-vous qu’en donnant votre mode d’emploi à votre interlocuteur·rice, vous développez votre empathie.
Par Camille Delhaume, coach professionnelle, recommandée du réseau Medoucine.
*Source : Gaffiot
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