Quand l’envie de fonder une famille s’impose au couple comme une évidence, les moments intimes perdent souvent de leur spontanéité. Et bien souvent, malgré l’envie, le désir peut en prendre un coup.
Cela n’a rien d’étonnant et il est même fréquent que le désir d’avoir un enfant enlève un peu de fougue et de spontanéité dans le couple. Il est pourtant possible de concilier les deux et (re)dynamiser le désir sexuel du couple pendant cette période.
Une période de bouleversements
La vie sexuelle des couples connaît différentes périodes de chamboulements. On pense souvent à la grossesse et aux mois qui suivent l’accouchement. Mais on oublie que le désir d’avoir un enfant vient déjà transformer la sexualité du couple. Et ces changements peuvent durer un certain temps.
Selon les statistiques, une femme de 20 ans a 25% de chance d’être enceinte à chaque cycle. À 35 ans, cette probabilité passe à 12% et pour terminer à 6% vers 40 ans. De leur côté, les hommes ont vu la qualité de leur sperme indéniablement diminuer ces dernières années, notamment dans les grandes villes. Ajouté à cela, le désir d’enfant s’exprimant de plus en plus tard, la durée moyenne pour concevoir un enfant augmente, elle aussi,, on compte environ 2 ans.
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Patience et longueur de temps
La plupart des couples qui désirent un enfant doivent donc d’abord s’armer de patience et il n’est pas rare de devoir attendre plusieurs cycles avant l’annonce d’une grossesse. Au fil des mois, la sexualité du couple peut alors prendre une toute autre dimension. Envolée la fougue et l’insouciance, elle se retrouve essentiellement chargée de réaliser ce projet parfois tant attendu.
Peu à peu, les moments intimes perdent en spontanéité et la sensualité est progressivement remplacée par la peur de ne pas être à la hauteur des espérances. Rapidement, on finit par avoir des rapports sexuels uniquement autour de la période d’ovulation, qu’il y ait de l’envie ou non.
Or la sexualité, “ce n’est pas juste un frottement de muqueuses dans le but de concevoir un bébé”. La sexualité, c’est aussi le lieu de nos fantasmes, nos désirs profonds et nos projections. Une baisse de désir, souvent constatée en période de désir d’enfant, serait davantage liée à notre préoccupation de devenir parents plutôt qu’à celle de rester amants.
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Alors comment (re)dynamiser le désir pendant cette période ?
Tout est question d’intention :
- Veillez à placer l’amour et non l’enfant comme le but du couple.
- Accordez-vous des trêves pour vous retrouver en amoureux lors d’un dîner, un week-end ou un petit voyage.
- Faites preuve de détachement par rapport aux dates d’ovulation, courbes de températures et autres indices physiologiques : le désir sexuel supporte mal la pression.
- La pénétration ne doit pas constituer l’enjeu majeur du moment intime.
- Privilégiez un retour aux caresses, au peau à peau pour développer d’autres sensations et créer de nouvelles émotions en dehors des rapports sexuels.
Qu’il représente un élan vital inconscient, un désir personnel, ou la fécondité du couple, le désir d’enfant touche au plus profond de notre être. Concevoir un enfant reste l’un des moments les plus intimes et les plus excitants qu’un couple puisse partager.
Gardez à l’esprit de rester amants en privilégiant les moments de qualité pour vivre ce moment avec complicité et tendresse.
par Élodie Bénâtre, praticienne en sexothérapie du réseau Médoucine.
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