Des exercices de respiration, une musique relaxante ou un bain moussant peuvent parfois suffire à calmer notre anxiété. Mais quelquefois, même si l’anxiété diminue sur le moment, elle peut nous envahir de plus belle quelque temps après. Un peu comme si l’on avait mis des bûches sur le feu : au départ, les bûches éteignent le feu. Mais ensuite, elles génèrent une nouvelle flambée, plus intense, alors que nous visions évidemment l’inverse.
Dans ce cas là, que peut-on faire pour apaiser ces flambées d’anxiété ?
1 – Ne pas lutter contre son anxiété !
Cela peut paraitre paradoxal mais, plus on essaye de lutter contre l’anxiété, plus elle va augmenter. Mais, qu’est-ce que l’anxiété ? L’anxiété, c’est une réaction physique et mentale tout à fait normale, liée à notre perception de la peur. Et la peur, comme toute émotion, est très utile. C’est comme un ange gardien qui nous alerte d’un danger pour nous protéger. Quand la peur arrive, c’est qu’elle a de bonnes raisons d’être là. Même si on ne comprend pas toujours pourquoi. Elle a quelque chose à nous dire. Si on lui ferme la porte au nez, elle peut se mettre à tambouriner plus fort. Et plus souvent. Elle peut ne pas nous lâcher tant qu’on ne l’a pas écouté.
Alors comment faire ?
- On peut lui ouvrir la porte en grand et l’accueillir comme une bonne amie plutôt que de la traiter en ennemie. Imaginez-vous en train de prendre le “thé avec votre anxiété”, que pourrait-il se passer ? Si l’on cajole sa peur, elle se tient tranquille, elle se fait plus discrète.
- Au lieu de l’éviter, ce qui ne la fait grossir que d’avantage, on peut faire face à sa peur droit dans les yeux en mettant notre raison de côté : qu’est-ce qui nous fait si peur ? Qu’est-ce qui pourrait se passer de terrible ? Car finalement, quand on touche nos fantômes du doigt, ils n’ont plus aucune raison de nous poursuivre.
2 – Tenir un carnet pour lutter contre son anxiété
Si l’anxiété nous envahit de manière récurrente dans notre vie, il peut être intéressant de tenir un carnet d’observation. On peut y noter chaque fois que l’anxiété se manifeste, idéalement lorsqu’elle est à son plus haut niveau. Quand arrive-t-elle ? A quelle fréquence ? Dans quelle contexte ? Quelles sont nos pensées, ruminations ? Que se passe-t-il dans notre corps ? Comment évolue son intensité ? Comment cela se termine ? Quelles sont nos tentatives infructueuses pour réguler cette anxiété ? Que fait-on et qui ne fonctionne pas, voire qui aggrave le problème ?
Observer le fonctionnement de notre anxiété plutôt que d’en avoir peur, de chercher à la fuir ou de la contrôler, c’est un nouveau pas très courageux pour l’apprivoiser.
3 – Laisser notre corps s’exprimer
Boule au ventre, palpitations, souffle coupé, mains moites… les symptômes physiques associés à l’anxiété sont certes très désagréables, mais leur rôle est important : ce sont les messagers de la peur. Il arrive qu’en essayant de les contrôler, on provoque le contraire de l’effet escompté. Le fait même d’essayer de les faire disparaitre, augmente leur intensité. Si c’est le cas, plutôt que de chercher à les chasser, on peut les encourager à se manifester dès qu’ils pointent le bout de leur nez. Fermer les yeux, porter notre attention sur notre cœur qui bat, nos muscles crispés, nos tensions…et inviter ces symptômes à se déployer.
Car au final, quand on les accueille, ils se font plus “dociles”. Une fois qu’ils ont rempli leur mission de messagers, ils n’ont aucun intérêt à s’attarder. Ils peuvent s’en aller.
4 – Afficher plutôt que de dissimuler son anxiété
Il est tout à fait normal de ressentir une montée de stress, par exemple avant une prise de parole en public. Si ce stress nous submerge et nous fait honte, on peut avoir tendance à essayer de le cacher. La plupart du temps, cela ne fait que l’amplifier. Il n’en devient que plus visible. Une tactique bien connue pour son efficacité c’est d’afficher notre anxiété plutôt que de chercher à la camoufler. Par exemple, quand on a peur de rougir ou de bégayer, on peut commencer notre intervention par une petite phrase comme : « Je suis toujours impressionnée de parler devant un public comme vous, ne vous étonnez pas si je vire rouge pivoine ou si je manque de clarté… ». Et si cela se produit, on peut ajouter « Et bien voilà, je vous avait prévenu !».
Avoir le courage de déposer son anxiété à l’extérieur, plutôt que de l’intérioriser, la fait baisser de manière assez surprenante.
Nous pouvons donc laisser de côté nos efforts vaincs pour combattre la peur et les manifestations d’anxiété. Laissons-les circuler librement. Allons dans leur sens plutôt que de nager à contre courant. Ainsi, tel un ruisseau, elles nous traversent sans obstacle et s’estompent dans le cours de notre vie.
Par Camille Barbier, psychopraticienne en thérapie brève et stratégique recommandée du réseau Médoucine.
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